Mon père

Merci d'avoir été mon papa.

Pourtant nous étions mal partis.

Parti tôt de la maison,

Pour éviter de commettre le pire,

Je n'ai pas pu nouer de liens forts avec toi,

Toi cet homme que je voyais une fois tous les 15 jours.

Un lien que ma mère a laminé,

Au point qu'un jour ou nous devions fêter mon anniversaire,

J'ai refusé de t'accompagner.

Je t'ai exclu de ma vie, sans un mot, sans un cri.

Et puis tu as su ce que j'avais subi,

Les abus sexuels, la souffrance,

Alors tu as accouru vers moi,

Je t'ai rejeté,

Tu étais un homme,

Je les détestaient.

Et puis ma mère a préféré son compagnon à sa fille,

Je me suis retrouvée seule au monde,

Chez les parents d'une amie,

Qui m'ont convaincus de te donner une chance.

Je me rappelerais toujours de cette nouvelle chance.

La première chose que tu as faite, 

Tu m'a donné des clefs, les clefs de chez toi,

En me disant c'est les clefs de chez toi.

Ma maison est ta maison.

Ce qui c'est passé entre nous, je ne t'en veux pas,

Je sais que la responsable est ta mère.

Maintenant si tu le veux, je suis la.

Et tu as été la.

Pendant l'année d'instruction pour viols,

Tu m'a accompagné chaque mois,

A chaque convocation, à chaque confrontation,

M'offrant tes bras pour me consoler,

M'offrant ta chaleur pour me rassurer.

Et puis tu as subis mes thérapies,

Ce n'étaient pas des parties de plaisirs,

Ni pour moi, ni pour toi,

Le premier à prendre les coups,

Ma colère, ma mauvaise humeur.

Et à me donner en échange de l'amour,

En me cuisinant des plats aimés, 

En partant chaque année une semaine ensemble,

Chacun, à son tour, montrant une de ses passions à l'autre.

Tu a été présent à chaque coup dur,

A chaques dépressions,

A m'épauler, à m'aimer comme un papa,

A me faire rire,

A me refaire découvrir les beautés de la vie,

Des trucs tout bêtes, un détail d'architecture,

Un film, le cirque pour protéger mon âme d'enfant,

Tant mis à mal, tant bafoué.

Grace à ses années de présence,

Ou tu m'a montré qu'un papa ce n'était pas un monstre,

Donc que tous les hommes n'étaient pas des pervers,

Tu m'as aidé à me reconstruire,

Tu m'a aidé à renaître de mes cendres.

Alors que je t'avais fermé la porte au nez adolescente,

Tu m'a accueilli les bras et le coeur ouvert.

Je ne sais pas si tout les papas auraient fait cela.

Pour cela tu es un super papa

Et des étoiles, ces merveilles que tu admiraient,

Je sais que tu veille sur moi.

Merci d'avoir été mon papa !